Maillot bleu
12 juillet 1998 Sur les marches de la Bourse
C’est la fin de l’année scolaire, j'ai 14 ans.
Toute l’année, j’ai eu un béguin sur un garçon italien. Un béguin comme on en a qu'à l'adolescence, nourri de l'explosion hormonale et de mon imagination très fertile. Combinaison dangeureuse s'il en est.
Il ne me calcule pas vraiment, il faut dire que je suis toute petite et puis ma meilleure amie D c'est une bombe donc bon à côté d’elle je suis transparente. D’ailleurs, parfois à l’école avec D et L on s’imagine qu’on est dans Ford Boyard, L c’est La Boule, D c’est La Sauvageonne et moi c’est Passe-Partout. Bref, c’est pas gagné.
Le match France-Italie par contre, on l'a gagné lui, contre toute attente. Mais le suivant, ce match-là d'aujourd'hui, la finale, on est complètement voués perdant-e-s.
Je suis venue chez L., on a la télé allumée, mais sans grand espoir. On est contentes d'y être quand même. Le petit frère de L. est là aussi, et peut-être d’autres gens ? Et puis, on a gagné. On était ravies, on sautait et on dansait dans le salon, alors le père de L. nous as conduit jusqu’à la Bourse. Sur les marches, on retrouve d'autres gens qui ont eu la même idée que nous, dont deux autres garçons de ma classe.
Oh joie !
///joggers.admit.emerge